Je ne savais pas quoi répondre et ma réponse m'enfonça davantage : « Dans votre annonce, ce n'était pas précisé. Moi j'ai lu : je cherche un mâle, doux, affectueux, très fidèle et qui aime se balader. Moi j'ai tout de suite pensé à un chien... » La gifle que je me suis prise créa plus de bruit qu'une porte qui claque. Et je ne vous parle pas du rire discret que me lança Beetho, qui semblait savourer l'humiliation que j'étais en train de subir. Je rougis de honte et pour empirer la situation, elle se remit à me fixer de son regard perçant. Mais cette fois-ci, elle sourit. D'habitude les sourires ça rassure non? Mais celui-là m'a électrocuté d'un frisson de terreur. Elle a pensé quoi cette folle? « Tu es un peu simple d'esprit, mais plutôt bel homme. Ça pourrait être toi mon mâle. » À ses mots, Beetho étouffa un second rire. Moi le mien, il était jaune et j'ai manqué m'étouffer pour de vrai. C'était la Saint-Valentin, j'étais seul et malgré son caractère, je la trouvais très jolie, faut l’avouer. J'ai donc accepté. Qu'est-ce que j'avais à perdre? En tout cas, à ce moment-là je pensais que l’idée pouvait avoir du positif. Malgré mon intuition qui me disait de refuser, ma curiosité me poussait à accepter et je me suis fié à celle-ci.
Pour me consoler de cette décision, je me disais sans arrêt qu'elle cachait probablement un tas de qualités et qu'une colombe sommeillait en elle. En faite, elles n'étaient pas cachées, mais parties en voyage dans le sud et une hyène rageait en elle. J'avais beau chercher, je ne trouvais absolument rien d'avantageux à sortir avec cette fille. Elle se comportait comme une vraie enfant gâtée, capricieuse, impatience et j'en passe. Finalement, mon sixième sens m'avait bien guidé pour le premier choix de son « mâle » parce que j’étais réellement traité comme un chien. Pour la première fois de sa vie, Beetho se sentait comme un être humain à force de la voir me traiter ainsi... Et si je la contredisais, elle me bombardait menaces de mort. J'aurais dû réfléchir avant d'agir. Parce que l'idée de rompre me donnait des cauchemars sur les différents moyens de tortures qu'elle saurait mettre en pratique. Heureusement, au bout d'une semaine : « Tofer, je suis désolée, mais nous deux c'est fini, j'ai rencontré un autre homme. Beaucoup mieux que toi. » D'habitude ce genre de chose ça fait pleurer. Et j'ai effectivement pleuré, mais de joie. Depuis, je ne l'ai jamais revue et croyez moi que je me suis juré de rester célibataire tant que je n'ai pas rencontré une fille qui en vaut la peine.