Heureusement, d’autres personnes remarquèrent que mon maître n’allait pas bien. Hélène, une de ses amies de longue date, annula un son spectacle afin de venir lui rendre visite pour lui remonter le moral. Tofer était très ravi de la revoir. Il semblait plus heureux que d'habitude. En tout cas, il souriait et ça, c'était cool. Sauf que c'te fille m’effrayait un peu. Elle m'a dit que j’avais l'aire appétissant. Je suis parti très loin en courant suite à ce compliment. Bref, une fois qu'elle s'en alla, je sortis de ma cachette, mais Tofer avait sombré à nouveau dans sa tristesse. Trois jours plus tard, Lara est v'nu à son tour. Encore une fois, il semblait mieux en la présence d'un peu de compagnie. Je les ais entendu rire tout l'après-midi. Peut-être commençait-il enfin à remonter la pente? Malheureusement non, dès qu'il se retrouva seul avec moi, il rechuta encore. Suis-je si déprimant que cela? Peu importe, je supportais plus d'le voir dans cet état. Plusieurs personnes lui rendaient visite pour le réconforter, je tentais mes meilleures blagues pour le provoquer, mais rien ne marchait.
J'ai alors décidé d'appeler une psychologue : la meilleure du village. Une dénommée Rosana, une amie qu'il connaissait bien. C'était parfait! Une fois arrivée à domicile, elle avança vers Tofer, le fixa d'un regard sévère et le poussa sur une chaise. Elle se mit à lui parler d'un ton très brutal et employa des mots très directs. Ces paroles possédaient l’effet d’un sirop verbal : dur à avaler, mais efficace. Moi, je ne les quittais pas des yeux, j’osais rien dire face à son puissant discours. Ses paroles résonnaient comme des coups de marteau. Elle lui parla durement ainsi pendant au moins une demi-heure. Elle lui répéta qu'un échec n'est pas une source de négatif, mais une leçon d’apprentissage, donc une source de positif. Que son devoir était d'aider les autres et qu'il n’allait pas y arriver dans cet état d’âme. Tofer acquiesça d'un signe de tête, puis son regard regagna lentement une lueur d’espoir. Le discours avait fonctionné, mon maître avait uniquement besoin d'être secoué. Ça c'était efficace et avoir su, j'l'aurais fait moi-même tien. Il me regarda d'un air désolé. Puis les larmes aux yeux, mais un sourire aux lèvres, il s'excusa et jura de ne plus se laisser envahir par le négatif, mais de tirer son énergie du positif.